La chaleur s'était jetée sur Amakna comme une dragodinde sur ses dragofesses, c'était le début de la saison estivale. Les habitants avait déserté la vaste campagne et ses durs labeurs pour prendre un peu de bon temps sur la plage aux pichons. Fort heureusement, le petit village de Madrestam avait était épargné par la cohue vacancière, et le port était comme à son habitude d'un calme tout ce qu'il y a de plus... calme. Une jeune sadida bailla à s'en décrocher la mâchoire, s'étira de tout son long et changea de position. Maddy était bien décidé à profiter du beau temps pour brunir un peu sa peau d'ivoire. Malheureusement pour elle, le teint rouge qu'elle avait pris fît beaucoup rire ses compagnons au moment du dîner. Les moqueries et le sommeil eurent raison d'elle, et elle partit bien tôt se coucher. Elle ouvrit la fenêtre au dessus de son lit, s'étendit sur ses draps et s'endormit très rapidement.
Allez savoir si c'est le soleil qui l'avait assommée ou si c'était la bière, mais elle fît un rêve étrange. Une tentacule de poulpe entrait par la fenêtre ouverte, nacrée des rayons de lune, et se déposait sur sa joue. Elle se reveilla en sursaut à l'aube. Dans son sommeil, Poulpe lui avait parlé! Elle passa une matinée pensive, à essayer de se rappeler ce qu'Il lui avait dit (et à éviter tout rayon de soleil). C'est au repas, en voyant les cawottes qui accompagnaient le rôti de wabbit, qu'elle se souvint. Poulpe lui avait dit "Une mission revient à un de tes compagnons. Tu seras ma voix et mes yeux afin de le trouver. Il est roux et poilu. Trouve le, et je te délivrerai le message que tu dois lui transmettre."
Ainsi, Maddy devait trouver celui qui est "roux et poilu". Elle pensa d'abord à Trouvaie avant de se rappeler que du roux, il n'avait que l'odeur. Puis lui vînt l'illumination en observant le chaton de Filou roulé en boule. Elle connaissait effectivement un disciple d'Ecaflip dont la couleur du poil était entre cawotte et citwouille: Pelhote. Elle secoua la tête pour chasser le souvenir de son rêve et se trouva ridicule d'y avoir consacré de l'importance. Avec le magnifique soleil qui brillait, elle eu vite fait d'oublié cette histoire de poulpe et de roux poilu, ainsi que son coup de soleil...
Au dîner de ce soir là, elle était passé de la greuvette au koalak sanguin... Afin d'éviter toute remarque, elle prit un fruit en passant par la cuisine et monta tout de suite se couchait. Elle s'endormit bien vite et se réveilla bien brusquement aux environs de minuit, avec une voix céleste en tête: "Tu as trouvé celui qui est investi d'une mission, tu dois maintenant trouver deux compagnons qui l'épauleront. Ils sont tout deux bien singuliers, l'un trop féminin pour ce qu'il est et fort changeant quand à ce qu'il voudrait être, l'autre est un buveur haut en couleur qui n'a pas son coeur dans sa poche ni sa langue sur la main...". Toutes ces énigmes commençaient à lui donner la migraine. Elle n'eut pas de mal à trouver le premier. En effet, elle n'eut qu'à se retourner et apercevoir son tendre époux prisonnier d'un corps de femme, Sleepy. Mais le deuxième restait un mystère.
Elle entreprit dès le lendemain, puisqu'il s'agissait d'un "buveur", d'aller faire un tour à la taverne d'Amakna. Il y a avait dans cet endroit, un vacarme que n'égalait que l'odeur de bière et d'alcool en tout genre. Se frayant, en toussotant, un chemin au travers de la fumée dégageait par les pipes à chanvre, elle arriva à une table où les visages ne lui étaient pas inconnus. Il y avait là quelques Nains qui parlaient fort et renversaient leurs bières un peu partout. Pas des Nains parce qu'ils étaient petit (quoique ce puis être une bonne raison) mais parce qu'ils appartenaient à la guilde des NainporteKoa (bien qu'ils n'aient jamais trouvé Koa), des alliés de très longue date. Parmi eux elle reconnu Amande, anciennement une de leur compagnon d'arme, Stretch, un sacrieur assez bruyant, Hellrayze, qui sentait très fort la bière et... un panda aux couleurs étranges: Kawok. Elle avait trouvé, pensait-elle en tout cas, le fameux "buveur haut en couleur" qui était aussi bien généreux que courageux. Elle échangea avec eux quelques mots et quelques bières et fila à la maison du port. Le soir venu, elle parti se coucher sans rien avalait.
Cette nuit là, Poulpe ne lui parla pas, mais elle vît le chemin jusqu'à une mystérieuse grotte, dans la région des lacs enchantés dans la montagne des koalaks. Elle traversait ces régions humides dans une légère brume. Il n'y avait pas de traces des koalaks qui, d'habitude, grouillaient dans cet endroit. Elle eut l'impression de marcher des heures. Elle longea un lac étrangement dorée, comme si le fond était tapissé d'or. Elle passa devant un rocher recouvert de mousse qui ressemblait à une épée enfoncée dans le sol. Elle traversa ce qui semblait être la carcasse d'une dragodinde géante dont les côtes faisaient comme un tunnel qui se fermé au dessus de la tête de Maddy. Elle tourna après un vieille arbre dont les lourdes branches revenaient se planter dans le sol et dont l'écorce avait été sculpté par le temps et les intempéries, y gravant des dessins étranges. Et puis juste derrière, elle tomba nez à nez avec le flanc d'une falaise abrupt, un grand mur de pierre grise parfaitement lisse où même la mousse n'avait pu s'y accroché. Devant elle cependant, il y avait comme une fissure dans la roche, à peine assez grande pour qu'elle puisse y passer de profil. Elle entra dans la fente, le noir l'entoura. Puis une lueur apparu...
L'aube. Maddy mît un moment à se rendre compte qu'elle était éveillée et étendu sur son lit. Elle se leva et s'habilla avec empressement, envoya un tofu express à Kawok pour lui donner rendez vous au zaap de Madrestam et descendit chercher Sleepy et Pelhote. Au zaap, elle leur expliqua tout, ses rêves, le message que Poulpe devait leur libéré, le chemin dans la montagne des koalaks, le fait qu'elle devait être leur guide. C'est ainsi que les voilà tous les quatre partis pour la montagne des koalaks. Chevauchant leurs dragodindes aux couleurs improbables, ils avancèrent prudemment en direction des lacs. Il y avait, comme dans le rêve de Maddy, une mince brume et aucun être vivant à part eux. Ils sentaient leur montures tendues, anxieuses. Elle les guida à travers les lacs brumeux jusqu'au lac doré, jusqu'au rocher en forme d'épée, jusqu'au tunnel que faisait la carcasse de dragodinde géante, jusqu'au vieil arbre lourd et fatigué. Ils étaient enfin devant le flanc de la falaise mais il manquait quelque chose, il n'y avait aucune ouverture, aussi petite soit elle. Ils regardèrent partout mais il n'y avait aucun moyen de passer. Cependant, alors qu'il s'apprêtaient à faire demi-tour, le sol se mît à trembler. Leurs dragodindes, effrayées, les jetèrent à terre et s'enfuirent à toutes pattes. Le sol humide s'ouvrit alors sous eux, les engouffrant dans le noir le plus total. Ils eurent l'impression de tomber des heures dans cet espèce de conduit noir et mouillé dont ils voyaient les bords luire sous le peu de lumière qu'il restait. Et puis il y eût un choc, leur souffle fût couper, ils se sentirent oppressés par l'eau noire dans laquelle ils venaient d'atterrir. Quelque chose les attiraient vers le fond. Ils pensaient mourir, ils ne regagneraient jamais le surface. Au même moment, ils perdirent tous connaissance.
Quand ils se réveillèrent, ils furent étonnés d'être toujours vivants et levèrent leurs têtes encore mouillées pour voir où ils étaient. Ils furent stupéfaits. Ils étaient dans une sorte d'immense grotte parfaitement sphérique aux parois nacrés, comme s'ils s'étaient trouvés à l'intérieur d'une perle. La seule source de lumière venait d'en haut, il y avait au plafond un immense trou rond rempli d'eau suspendu comme par enchantement en l'air et qui envoyé sur les parois des vaguelettes de lumière blanche. Ils se relevèrent lentement, soucieux de ne pas glisser sur le sol courbe et mouillé. C'est alors que le plus surprenant se produisit. Le lumière venant d'en haut s'intensifia à telle point que l'on eu cru que l'eau était blanche, les reflets nacrés de la paroi brillèrent comme en plein soleil. Une voix profonde et douce se fît entendre, Poulpe s'adressait à eux.
"Vous voilà réuni ici car j'ai une mission à vous confier. Ce monde est terne. Ce monde est sali. Ce monde pleure de tous ces meurtres au nom d'idées abstraites. Les brakmariens pillent, les bontariens tuent, ceux qui ne sont ni pour l'une ni pour l'autre des cités mères se traînent dans l'ignorance et l'hypocrisie heureuse. Personne dans ce monde ne pense à faire le bien d'autrui même dans un intérêt personnel, seul le mal d'autrui est voulu au nom d'une cause. C'est pourquoi je voudrais que vous fondiez un Clan qui restera dans les mémoires et dans l'histoire et qui prouvera à tous qu'on peut tirer profit du bonheur des autres. Il existait, il y a des siècles de ça, un Clan de mercenaire qui aidait les plus faibles en échange de biens. Ainsi, je voudrais que vous repreniez le flambeau de l'illustre Clan Takul qui a vu grandir les plus braves et les plus courageux guerrier mais dont l'histoire a été traînée dans la boue car elle ne servait pas les intérêts des puissants. Vous serez donc, vous quatre, les premiers dirigeant. Pelhote, toi que rien n'effraie, tu seras la Bravoure, et ton rôle sera d'épauler les plus jeune afin qu'ils deviennent de fières guerriers. Kawok, toi qui es toujours raisonnable, tu seras le Richesse, tu t'occuperas de tout ce qui a de la valeur dans le Clan que ce soit des objets ou des faits. Sleepy, toi qui as vécu de nombreux états sans jamais trouvé d'ennemi, tu seras la Sagesse, tu apprendras à ceux qui ont moins vécu tout l'art d'être patient et humble. Enfin Mad Hatter, toi qui as conduit tes compagnons jusqu'à moi et fait preuve de ta foi, toi que rien ne peux corrompre, tu seras la Justice, à toi de surveiller que chacun fait ce qu'il doit et qu'aucun n'oublie nos règles. Allez, mes enfants, et restez dans l'histoire à jamais..."
Et dès que Poulpe se fût tut, la magie qui suspendait l'eau s'arrêta, et les quatre compagnons furent malmenés par les remous de l'eau furieuse qui s'engorgea dans la grotte. Après s'être démené un moment, ils regagnèrent enfin la surface et après avoir repris leur souffle, se rendirent compte qu'ils étaient dans le port de Madrestam, flottant entre les bateaux de pêche. Ils n'eurent pas besoin d'échanger de regard pour savoir qu'ils pensaient tous pareil: quelque chose d'incroyable venait de commencer...
Jeu 8 Juil - 2:02